Restaurant Michel à Groot-Bijgaarden par Robert et Lily Van Landeghem.
Dans ma nouvelle quête, l’exploration de la gastronomie flamande, je commence tout naturellement par les étoilés Michelin les plus proches de chez moi. Le restaurant Michel est situé dans le Brabant Flamand, en périphérie nord de Bruxelles. Hasard du calendrier, ma table était à peine réservée que le restaurant s’illustrait au concours Prosper Montagné avec le titre de « Premier maître d’hôtel de Belgique 2020′ remporté par Maxime Verstuyft.
C’est vrai que son travail est particulièrement bien soigné notamment dans le carafage du vin, sous l’oeil attentif de la patronne Lily.
Il faut dire que le vin, un Pintia 2012 (dernier né de la dynastie du célèbre domaine espagnol Vega Sicilia) est un vin riche, puissant et relativement jeune. L’aérer lui a donc permis de développer un peu plus rapidement ses arômes.
Chez Michel, on pratique la découpe en salle
Au restaurant Michel, Maxime Verstuyft s’illustre aussi avec la découpe en salle. Mais ce qui est vraiment dommage, c’est qu’on ne profite pas du spectacle car il le fait assez loin des clients. Quand on fait l’effort d’un travail en salle et quand on le maîtrise aussi bien, c’est dommage de ne pas se donner plus en spectacle. Je ne pouvais m’empêcher de songer à des restaurants comme le Sea Grill où un chariot mobile permet les découpes au pied des tables des clients.
Sur le plan technique, on ne peut qu’apprécier la découpe du Perdreau, cuit au naturel dans des feuilles de vigne.
Sur la carcasse, il ne reste quasiment plus de viande. Le restaurant Michel offre quand même le choix au client : se faire servir ou non cette carcasse. C’est la première fois qu’on me le propose et j’adore l’idée. Car certes il y a eu un travail précis de découpe mais il reste encore un tout petit peu de viande au bord de l’os. Et ronger cette partie est un bonheur particulier car c’est tout simplement le meilleur morceau (l’os a en effet empêché le jus de s’échapper). D’ailleurs le chef racontait que les cuistots apprécaient toujours quand le client choisit de ne pas se la faire servir car ce sont alors eux qui s’en délectent.
La carte des vins du restaurant Michel
La carte des vins est probablement le point le plus faible du restaurant. J’avoue qu’à part le Pintia, il n’y avait pas énormément de vins qui me tentaient. Je n’ai pas perçu, au travers de leur sélection, un amour du vin. J’avais l’impression que la carte était faite par les fournisseurs, ces derniers étant bien contents que le restaurant n’exige pas quelques pépites rares à chaque commande.
Mais, pour terminer le repas, on trouve de quoi faire avec des chartreuses VEP (ces trois lettres ont leur importance, comme le savent les gastronomes) vertes et jaunes. C’est juste un peu dommage qu’elles soient servies si chaudes alors que des techniques existent pour refroidir le breuvage sans le dénaturer (comme des pierres glacées à mettre dans le verre ou une coupelle de glace sur laquelle on couche le verre)
Le cadre du restaurant Michel
Le restaurant Michel est classique et luxueux. C’est un point fort du restaurant.
Un coin du restaurant est dédié au salon, où l’on peut prendre l’apéritif et le digestif. C’est toujours un confort supplémentaire.
La cuisine du chef Robert Van Landeghem
Le chef du restaurant Michel est, depuis plus de dix ans, Robert Van Landeghem qui a officié d’abord comme second de Michel avant de reprendre son restaurant.
Le restaurant Michel est un restaurant familial. L’épouse du chef, Lily, travaille en salle avec sa belle-fille. Leur fils, Sam, travaille également en cuisine.
La cuisine du restaurant Michel se résume facilement : gourmande et classique, simple et efficace. On ne cherche pas, chez Michel, à innover ou à surprendre. On cherche à régaler et à faire plaisir au travers d’une cuisine classique. Et cela fonctionne bien, qu’on parle du Perdreau ou de la dorade, déclinée en ceviche ou simplement grillée.
Les portions sont très généreuses. Il faut dire que ce repas était à la carte. Quand on commande un perdreau à 48 euros le plat, on a envie d’en avoir pour son argent…et c’est ce qu’il se passe chez Michel.
La réalisation des plats
Il y a, derrière la cuisine de Robert, une belle maîtrise technique des cuissons et des assaisonnements. Le chef a de l’expérience et cela se ressent dans les plats. Il n’y a rien de laissé au hasard.
Après, selon ses goûts, on préfèrera l’un ou l’autre plat. Le céviché m’a paru par exemple un peu en retrait. J’aurais préféré des morceaux de poisson un peu plus petits, une cuisson par l’acidité un rien plus longue et peut-être des saveurs plus expressives. Le foie gras, par contre, était remarquable d’équilibre entre l’acidité de la sauce et le gras du foie. Les plats, la dorade grillée et le perdreau sont eux aussi à conseiller.
Pour terminer le repas avec un dessert, on a le choix. On peut opter pour du classique comme la crêpe normande caramélisée.
Ou bien on peut choisir quelque chose de plus travaillé comme les Framboises du Pajottenland, citron vert, mascarpone, basilic. Les desserts sont parfois trop simples même dans les étoilés car des chefs choisissent souvent la facilité en variant juste quelques textures. Ce dessert, bien que j’aie préféré les deux autres, était un vrai dessert d’étoilé avec technique, maîtrise et une belle construction.
Pour les inconditionnels amateurs de chocolat, il y a l’excellent Chocolat « Van Dender » 72% Brésil, glace au chocolat et Alexandre Shake. Je le conseille vivement aux amateurs du goût du vrai chocolat peu sucré. Et le cocktail versé par dessus, c’est vraiment la touche intelligente du dessert.
Conclusions
Le restaurant Michel est une belle adresse où l’on appréciera une cuisine classique et gourmande. Les découpes en salle contribuent à ce petit plus qu’on aime croiser. La carte des vins devrait toutefois s’étoffer un peu.
Lien vers le site web du restaurant
Les plats du repas au restaurant Michel
Les mises en bouche
Seconde mise en bouche
Foie gras de canard poêlé, pink lady, paksoy
Ceviche de Dorade, huitre Gillardeau, pomme, concombre
Dorade grillée, miso, potiron, oignon de Cévennes
Perdreau rôti aux feuilles de vignes au naturel
La carcasse du Perdreau
Crêpe normande caramélisée
Framboises du Pajottenland, citron vert, mascarpone, basilic
Chocolat « Van Dender » 72% Brésil, glace au chocolat et Alexandre Shake
Ludovic Horion
Super, impatient de lire ton ressenti sur ce qui se fait de beau et de bon en Flandre!
PassionGastronomie
Merci Ludovic