Restaurant L’artiste à Falaën par Logan Depuydt et Emily Botton
Mais pourquoi le restaurant s’appelle-t-il l’artiste ? La réponse se trouve sur la première page de la carte.
L’artiste est donc un restaurant installé à Falaën, un des plus beaux villages de Belgique situé à deux jets de houblons de l’abbaye de Maredsous. Rien que la route, très sinueuse, est un dépaysement en soi : elle rappelle , tout proportion gardée, les routes de montagne des vacances.
Une fois sur place, c’est facile à trouver : le restaurant l’artiste est est en effet installé dans l’ancienne gare.
Le cadre du restaurant l’artiste
Le cadre du restaurant est sympa avec une grande salle et pas mal d’espace entre les tables.
Un feu de bois réchauffe l’atmosphère et Emilie Botton, qui officie en salle, remet régulièrement une buche. Elle est assistée, dans sa tâche par Romain Debroux.
Chez l’artiste, le dressage de la table est en ligne avec le style bistronomique revendiqué par le restaurant. C’est bien fait, efficace et avec une touche d’originalité dans les couverts couleur cuivre.
La table comporte également du beurre, du sel, du poivre et de l’huile d’olive. Le restaurant l’artiste pense aux petits détails.
La carte des vins et des apéritifs au restaurant l’artiste
Pour démarrer le repas, le restaurant l’artiste a eu la bonne idée de concocter une véritable carte de gins. C’est un plaisir peu fréquent.
Impossible donc de faire l’impasse sur le Gin Tonic Monkey 47 (13 euros), à base de 47 botaniques et de citron vert. Très bien préparé, les quantités sont bonnes, ce qui fait durer l’apéritif bien longtemps.
La carte des vins du restaurant l’artiste tient sur 5 pages. C’est relativement peu pour un restaurant de ce niveau culinaire mais, quand on se lance, il est compréhensible de commencer doucement et d’investir peu dans une belle cave à vins.
100% française, cette carte met en avant les vins bios. Ils constituent en effet plus de la moitié de la sélection. Les prix sont assez bas : la plupart des bouteilles tournant dans les 25 – 30 euros et très peu de bouteilles dépassent les 50 euros. Ce n’est donc pas ici que l’on fera une folie sur une bouteille de prestige.
Il n’y a pas de grands vins ou de grandes références mais on peut toujours trouver son petit bonheur comme par exemple avec ce muscadet Sèvre & Maine sur lie du domaine Luneau Papin. C’est l’entrée de gamme du domaine mais c’est réussi et à 26,5 euros à la carte, on ne peut que se réjouir du rapport qualité-prix. Il faut dire que ce domaine redonne ces lettres de noblesse aux muscadets et figure parmi les meilleurs de sa région. J’en ai d’ailleurs quelques bouteilles en cave (de la grande cuvée L D’or en vente à 13,9 euros aux vents d’ange).
La viande maturée, un crédo de l’artiste
Le restaurant l’artiste aime la viande maturée et il le fait savoir.
On retrouve donc quelques viandes maturées à la carte. En général, il faut compter 400-500g par personne, ce qui donne un prix d’environ 45 euros le plat. La top qualité a son prix.
Les menus chez l’artiste
De la viande maturée, c’est toujours un plaisir. Mais juger du niveau d’un chef juste sur base d’une pièce de boeuf, d’une salade, d’une sauce et de frites, c’est quand même un peu réducteur. Direction donc le menu inspiration (4 services) pour voir ce que le chef Logan Depuydt a dans le ventre.
Ce qui surprend un peu, c’est le style culinaire. Le restaurant l’artiste se revendique comme un restaurant bistronomique mais les plats qu’il m’a servis me semblent plutôt gastronomiques.
Les assiettes sont travaillées, très travaillées. Le point de départ est bien sûr le produit. Le restaurant ne lésine pas à ce niveau là et envoie des produits de première qualité : turbot, ris de veau, canette, porc ibiona,… On dira ce qu’on veut sur la cuisine de ce chef mais il sait en tout cas sélectionner des produits remarquables. En plus il sait aussi les cuisiner avec des cuissons très justes.
Le chef du restaurant l’artiste est un créatif. Il aime donc composer, déstructurer et surprendre. Il engage énormément de travail dans ses assiettes. J’ai déjà entendu que certaines personnes se plaignaient du temps d’attente entre les plats mais, quand on voit le travail et quand on devine que la brigade n’est pas nombreuse (logique pour un jeune restaurant), on comprend et on prend patience.
Les saveurs sont assez complexes et le chef n’hésite pas à jouer avec des arômes moins fréquents comme la bergamote. C’est très bon mais il y a des moments où je me disais que le mieux est l’ennemi du bien. Il peut être plus intéressant de travailler moins de saveurs pour mettre avant le produit d’exception (comme ceux travaillés au restaurant l’artiste).
Un tartare de turbot, c’est superbe….mais quand la mangue et la bergamote s’ajoutent, on ne goûte plus beaucoup de ce poisson noble mis à part sa texture bien ferme.
Pour les enfants, il y a un menu plat – dessert à 16 euros. Pour une fois, et on appréciera l’approche, le chef ne se contente pas de jambon ou de nugget. Il réalise, pour les enfants, un véritable petit plat gastronomique. Voici une belle approche pour éduquer leur papille.
Conclusions
Le restaurant l’Artiste est un bon restaurant et une valeur montante de la gastronomie. Le chef est un véritable artiste créatif qui compose une toile complexe avec une très large palette aromatique. Il surprend avec des saveurs originales. Le potentiel est là.
LIEN VERS LE SITE WEB DU RESTAURANT
LOCALISATION
MENU
Première mise en bouche : Betterave et fromage de chèvre
Seconde mise en bouche : Saumon légèrement fumé et velouté de salsifis
Troisième mise en bouche : Pain soufflé, ricotta, ail des ours
Tartare de turbot, raviole de mangue, yuzu, yaourt, bergamotte
Ris de veau, moutarde, chicon, safran
Pancetta de boeuf Exogitxu, bouillon de champignons, tonic
Canette, Céleri rave, chutney de dattes, bouillon d’étoile d’anis
Porc Ibiona, chou-fleur, miso, iode
Tiramisu revisité
La pomme Granny Smith
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