Brasserie Julie à Sint-Martens-Bodegem.
En 2017, Thomas Locus a transformé son Bistro Margaux en Brasserie Julie. Même si l’adresse est restée la même, le concept a changé. Michelin a donc enlevé l’étoile à Bistro Margaux. Mais, la bonne surprise, c’est qu’il l’a rendue à la Brasserie Julie. C’est assez paradoxal car, selon la presse, le chef Thomas Locus voulait rompre avec le style culinaire de Bistro Margaux pour s’orienter vers plus de simplicité (et des prix plus modérés). Comme quoi l’étoile Michelin ne signifie pas que « grande cuisine gastronomique ».
Autant je critique certains choix Michelin de donner des étoiles à des adresses trop « quelconques », autant je trouve qu’ici le choix est pertinent. Car il y a, ici et là, des touches gustatives qui font sentir que ce qu’on mange sort du lot.
Le cadre de Brasserie Julie
Brasserie Julie a un cadre assez moderne, épuré et lumineux.
Certaines tables sont dressées sans nappes.
Mais d’autres en sont pourvues.
La carte des vins de la Brasserie Julie
La cave à vin, du moins une partie, fait partie de la décoration de la salle. Elle se trouve à droite, en entrant dans le restaurant.
La carte des vins est sympa : bien développée avec beaucoup de pays différents, des prix corrects (que j’estime à X2,5 par rapport au prix d’achat) et une bonne sélection de vins au verre.
On trouve quelques bouteilles bon marché comme ce cava à 35 euros. Dans les champagnes, on trouve aussi bien des noms prestigieux comme Selosse que des noms de vignerons qui travaillent vraiment bien à prix corrects. Je recommande en particulier Bérèche qui était vraiment excellent
La cuisine à la Brasserie Julie
La Brasserie Julie a donc simplifié la cuisine par rapport à Bistro Margaux. Les prix sont plus attractifs même si le restaurant ne propose pas de menus.
On dit souvent qu’un petit dessin vaut mieux qu’un long discours. C’est vrai aussi à la Brasserie Julie. Quand on regarde la photo du Vitello Tonato, on comprend qu’on n’est pas en présence d’un simple Vitello Tonato. On est dans quelque chose de revisité et de bien revisité ai-je envie d’écrire. Car, mis à part les olives qui n’ont pas leur place à mon sens, le plat est assez équilibré et de qualité.
La Brasserie Julie propose du Wagyu à la carte (dans ses classiques). C’est la roll-royce de la viande. Quiconque est fan de belles viandes de boeuf connait le prix d’achat élevé de cette race prestigieuse. Le trouver à 20 euros les 100 grammes dans une table étoilée, c’est une opportunité à saisir. Voici donc la pièce de 450g (à partager à deux).
Ce plat est servi avec une sauce au choix et de la salade. J’ai opté pour de la béarnaise, bien faite. Mais attention : impossible pour moi de masquer les arômes d’une si belle viande avec de la sauce. La béarnaise, c’est pour les frites bien entendu.
Et pour terminer le repas, un excellent café glacé : simple, efficace et percutant.
Les choix des vins du sommelier
C’est toujours un choix cornélien à faire : choisir un vin qu’on connait et qu’on aime ou bien écouter les conseils du sommelier en espérant faire une découverte.
Il se fait que le sommelier, nous parlant de vin blanc, nous expliqua qu’il avait un vin qui ressemblait au Silex de Dagueneau. Il y a des mots clés qu’un oenophile ne laisse pas passer et, en deux temps trois mouvements, ce grassnitzberg 2015 de chez Tement était donc commandé. J’aime Dagueneau et j’en bois assez régulièrement d’ailleurs (jamais si jeune il est vrai). Il se fait que je ne retrouve pas, dans ce vin, quoi que ce soit de Dagueneau. Enfin, pour être honnête, je leur trouve quand même un point commun : celui d’être un sauvignon bien fait exempt des arômes herbacés vulgaires (voir de pipi de chat dans le pire des cas).
Par contre, pour le rouge, le sommelier nous a fait plaisir. On voulait un vin étranger (pour ouvrir nos horizons) mais d’un style un peu bourguignon c’est-à-dire léger, fin, fruité et raffiné. Ce vin italien était tout cela. Un peu fermé à l’ouverture, il s’est assez vite ouvert laissant parler des arômes de pivoines et d’épices.
Comment le sommelier de Brasserie Julie nous a conquis.
Mais là où le sommelier nous a complètement scotché, c’est sur sa sélection de madères. Il nous a fait vivre un grand moment. Je suis né en 1975 et je souhaitais goûter ce millésime. Il était hélas en rupture de stock. Un ami voulait le 1962 mais hélas même souci. Alors, soit pour compenser soit simplement par envie de partager sa passion, il nous a proposé une dégustation des quelques madères
Toute la table a passé un moment incroyable. Tout d’abord l’ordre de service des cinq madères fût très intelligent. Ce ne fût pas simplement l’âge qui fit l’ordre. L’arôme dominant changeait de bouteille en bouteille : café, noix, coco,….. Mon préféré fût le 1987 qui vaut largement ses 18 euros le verre. Je le trouvais le plus équilbré, le plus dense et le plus élégant.
Conclusions
Pour un prix modéré, Brasserie Julie propose une cuisine de brasserie étoilée. L’étoile se voit, se sent et se goûte. Une affaire à faire ! Et, pour terminer, ne faites surtout pas l’impasse sur un bon madère.
Lien vers le site web de Brasserie Julie
Localisation de la Brasserie Julie
Les plats dégustés à la Brasserie Julie
Crabe royal, avocat, mangue, sésame
Ravioli de homard, champignons des bois, jeunes épinards, vongole
Vitello Tonato, pain croustillant, câpres, salsa picada
Carré de porc « Duroc », blackwell, topinambour, choux de Bruxelles
Wagyu 450g
Wagyu (225g), frites, salade, béarnaise
Café glacé
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