Restaurant Meet Meat à Bruxelles (Schuman).
Quand on est installé dans le quartier européen à Bruxelles-Schuman, mieux vaut prévoir un nom de restaurant en anglais car c’est la langue qu’utiliseront la plupart de vos clients…surtout sur le temps de midi.
Et puis, en toute bonne intelligence, autant choisir un nom qui résume au mieux le concept. Meet Meat, qui peut se traduire par « rencontrer la viande », annonce clairement et fièrement la couleur. C’est même un peu paradoxal dans notre société actuelle où les concepts de végan et de « c’est pas bien de tuer un animal, même pour se nourrir » sont devenus de plus en plus oppressants pour ceux qui n’adhèrent pas à ces idées.
Un restaurant de viande
Des restaurants spécialisés dans la viande, ce n’est pas si fréquent. On trouve bien, ici et là, de bonnes adresses comme La Table du Boucher à Mons ou Colonel à Bruxelles. Meet Meat se positionne plutôt sur la viande argentine, une viande réputée comme étant une des meilleures du continent (car une des moins polluées par la javel, les piqûres aux hormones, les OGM,…et j’en passe). L’Argentine est en effet un des pays au monde où la consommation de viande est la plus importante. Ils savent donc de quoi ils parlent.
A sa carte, Meet Meat donne le choix entre les classiques côtes à l’os, contrefilets, filets ou rumsteacks. Ou bien on peut partir sur des « découpes » plus typiques avec un Tira de Ancho ou une Medialuna de vaccio.
C’est toujours difficile d’estimer quelle quantité de viande on doit commander, encore plus dans un concept comme celui de Meet Meat où l’on peut, en fonction des morceaux, choisir des grammages différents (de 200g à 750g, à manger seul ou à partager). Le problème est que, selon les restaurants que l’on fréquente, on aura plus ou moins de gras et d’os. Une côte à l’os de 350g peut, par exemple, vite se retrouver composée à plus de la moitié de morceaux non mangeables (ou qu’on a pas envie de manger). Mais ce n’est pas le cas chez Meet Meat. Par exemple, sur cette Tira de Ancho de 750g, il n’y avait pas grand-chose à jeter. Certains crieront encore que les prix sont élevés. Je les trouve moi très cohérents.
Chez Meet Meat, la viande a du caractère
On vit dans une époque de « consensuel gastronomique ». De moins en moins de restaurants osent les produits forts en goût. Exit les abats. Exit aussi les marinades longues des gibiers et place à des cuissons minute saignantes, transformant un produit goûteux en un produit qu’on confondrait presque avec une simple pièce de boeuf.
Avec le bœuf, beaucoup de restaurants cherchent des morceaux tendres comme du champignon et au goût peu prononcé. La demande des clients est ainsi faite, surtout quand les parents en commandent pour leurs enfants, et je ne leur jette pas la pierre.
Mais Meet Meat ne suit pas, et c’est très bien, cette tendance. Cette Tira de Ancho est un produit fort en goût. On sait ce qu’on mange et on a une belle texture assez dense en bouche. La viande est plutôt grasse mais ce n’est pas un gras « grossier » et désagréable. C’est plutôt un gras qui, fondant partiellement lors de la cuisson, met en valeur le produit.
Sur un morceau aussi important, 750g à partager en deux, la serveuse avait prévenu que le goût changerait selon l’avancement dans le morceau. Elle conseillait donc, très justement, de bien partager en deux tout au long du morceau. Et elle avait raison : à l’extrémité, le goût est plus prononcé. Au centre, il est moins prononcé. C’est amusant de constater cette évolution au cours du repas.
Les cuissons et les accompagnements
Point de vue cuisson, il y a de la maîtrise chez Meet Meat. Tout d’abord la viande était chaude (on ne rigole pas : ce n’est pas le tout de réussir une cuisson, il faut encore que la viande n’arrive pas froide à table). Ensuite elle était saignante comme demandée. Le mot saignant prend ici tout son sens car, au contraire des viandes maturées, on a en effet un peu de sang lorsque l’on tranche le morceau (ce qui n’est pas un reproche mais juste une constatation).
Il parait que le chef pratique les cuissons comme là-bas. Je ne sais pas exactement ce que cela veut dire chez Meet Meat. Est-ce le fameux Asado avec une cuisson plus lente permise lorsque l’on cuit des morceaux plus gros (parfois de plusieurs kilos) ? Sans doute. Mais, de toute façon, peu importe car le résultat est probant.
La viande est servie avec des frites (ok, sans plus), une petite salade (sucrée de par l’assaisonnement, ce qui n’est pas mon style) et enfin la traditionnelle sauce Chimichurri. Il est possible, en outre, de commander d’autres sauces en supplément (3€ pour la béarnaise par exemple).
La carte des vins chez Meet Meat
La carte des vins est cohérente : on met à l’honneur, entre autre, l’Argentine et son Malbec.
Ca tombe bien car les vins français proposés n’étaient pas particulièrement emballants.
La carte des vins tient sur une page de gazette.
L’occasion était donc belle de tester un vin rouge argentin. N’ayant pas de grandes connaissances hors de la France, suivre les recommandations de la carte semblait la bonne idée. Nous optons donc pour le vin comportant deux coups de coeur : le Septima Grand Reserva 2010, Mendoza
Je peux féliciter Meet Meat pour la mise en avant de cette bouteille. On a un vin riche qui se marie parfaitement avec une viande rouge puissante. Mais surtout, on a un vin qui est à son apogée avec des tanins fondus et une finale un rien vanillée. C’est un bel accord et un très bon rapport qualité-prix.
Conclusions
Le restaurant Meet Meat joue la carte de l’originalité avec une viande de boeuf argentine : qualité et goût sont au rendez-vous. Arrosez le tout d’un malbec argentin et la formule est cohérente et gagnante.
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