Restaurant Rob (et supermarché de luxe) à Bruxelles

Restaurant (et magasin de luxe) Rob à Bruxelles.

On ne présente plus le magasin Rob. Les fins palais bruxellois savent qu’il s’y vend ce qu’il y a de plus beau en terme de produits. Ils savent aussi que la qualité a un prix, mais ça, c’est une autre histoire car la qualité a toujours un prix. La devise de Rob est d’ailleurs : « Tout est dédié au goût, à la qualité et à la gastronomie. »

Le but de ma visite n’était pas de faire mes courses. Je me rendais chez Rob pour manger dans leur restaurant situé à l’étage. Avec sa vue plongeante sur les rayonnages, le lieu est vraiment atypique et original.

La salle du restaurant est simplement dressée mais l’espace est lumineux et aéré.

La partie restaurant chez Rob

Pour réaliser les plats de la carte, le restaurant Rob sélectionne ses produits, tous ses produits chez…..et bien oui : chez Rob bien entendu. C’est la raison pour laquelle j’ai été assez étonné d’apprendre, à notre arrivée à 13h, qu’il n’y avait plus de baby homard en suggestion car tout avait déjà été servi. J’aurais imaginé que quelqu’un aurait pu descendre dans le rayon poissonnerie pour en chercher.

La carte se veut simple et les prix très raisonnables pour le niveau de qualité des ingrédients. La partie des entrées est un peu restreinte.

Mais la carte des plats et accompagnements se montre plus conséquente et il est tout à fait possible d’y choisir un plat à manger en entrée.

La cuisine de Rob

Chez Rob, le produit est mis en avant et cuisiné avec simplicité comme par exemple les classiques goujonnettes de sole, salade d’herbes et sauce tartare. Un plat qui se mange avec plaisir même si le plat aurait été encore meilleur avec une panure plus fine.

Sur les filets purs de boeuf Simmenthal, oignons caramélisés, sucrine, sauce chroron, le résultat ne fût pas au rendez-vous. Trois personnes avaient demandé une cuisson saignante et une personne avait choisi la cuisson bleue. Le résultat fût deux saignants et deux trop cuits (car à point). Le souci fût signalé, constaté et les deux filets purs trop cuits furent recommencés.

Mais il est dommage, quand un incident comme celui-là arrive (et cela peut arriver), de ne pas avoir le bon réflexe jusqu’au bout. Puisque deux filets purs doivent être recommencés, il ne faut alors pas servir les accompagnements (les frites en l’occurrence) pour ces deux assiettes là. Il faut en effet apporter une version refaite, et chaude donc, quand les nouveaux filets purs sont servis. Ce ne fût pas le cas.

J’aurais aussi préféré des frites provenant de pommes de terre épluchées.

D’un point de vue qualitatif, cette viande de boeuf était correcte (quoiqu’un peu dure) mais sans plus. J’aurais peut-être dû faire comme en 2017 où j’avais précommandé 48h à l’avance du Wagyu (qui est vendu au rayon boucherie du magasin). Ce morceau (200g pour 85 euros en 2017) était vraiment remarquable aussi bien de par sa qualité intrinsèque que par sa cuisson.

Enfin, pour terminer le repas, un bon dessert autour des fraises (du pays, c’est encore mieux) parfaitement mûres et d’une glace de qualité. Quand le produit est bon, il est inutile d’en faire trop.

La carte des vins

Chez Rob, on peut faire son choix parmi plus de 2000 références du cellier et ne payer que 10 euros de droit de bouchon ! Direction donc Rob – Cellar au niveau -1 pour y remonter quelques pépites. Rob-Cellar, c’est la caverne d’Ali-baba des oenophiles. Un petit écrin où on pourrait passer des heures à hésiter entre dix, vingt,…cent flacons même.

Au fond du magasin, un peu caché, il y a l’espace château. Là, c’est le saint des saints, uniquement accessible après avoir sonné à la porte.

Celui qui a le portefeuille bien rempli pourra s’offrir ce qu’il y a de plus beau et plus cher dans le monde du vin : Hermitage de Chave, vins du domaine de la Romanée-Conti (DRC pour les intimes), les plus grands bordeaux (Yquem, Petrus,…), des vins de Dagueneau, les grandes cuvées de Guigal,… ou encore ces deux grands vins italiens.

Hélas, il faut parfois garder les pieds sur terre et faire avec un budget. Mais, quelque soit le budget, on peut vraiment bien boire chez Rob et cette sélection raisonnable nous a ravi.

Le service, en particulier du vin, chez Rob

Le service du vin n’est pas le point fort du restaurant. C’est même vraiment dommage vu que, par définition, les gens profiteront du droit de bouchon et du choix du Rob-Cellar pour boire des grands vins. C’était d’ailleurs ma motivation première pour ce repas.

Du coup, il faudrait porter une attention plus soutenue aux vins à commencer par écouter les demandes (notamment ouvrir et, si demandé, carafer les bouteilles). Il faut aussi gérer les températures de service. Si le client demande, par exemple, de carafer le vin blanc et de le refroidir, il faut choisir une carafe pas trop large qui rentrera dans le seau à glace.

En outre, il y a les classiques du sommelier à mettre en place : faire en sorte que les verres ne restent pas vides, mettre un second verre pour boire des vins en parallèle quand c’est demandé et anticiper l’arrivée des plats en servant avant les vins qui doivent les accompagner.

Conclusions

Chez Rob, le chef propose donc des produits de qualité dans des préparations simples mais parfois imprécises dans leur exécution. Heureusement Rob a un atout majeur dans sa manche : Rob-Cellar permet d’avoir accès à la plus belle carte des vins et la moins chère de Bruxelles. Attention toutefois à se montrer plus attentif sur le service de ces belles bouteilles.