Isabelo Charity Dinner @ Bozar.
Un repas caritatif peut sembler anecdotique pour éradiquer la faim dans le monde. Et cela l’est. Mais, comme le résume Margot Janse, ce n’est peut-être qu’une goutte dans l’océan mais au moins c’est une goutte qui a le mérite d’exister et qui pourra peut-être être la source d’inspiration d’un mouvement plus ample.
Donner de l’argent, quand on en a un peu, c’est assez facile. Le temps d’un virement et l’affaire est réglée. C’est même encore plus facile de débourser 320 euros par personne quand, en contre-partie, on a la chance de vivre un tel moment. Mais donner de son temps et de soi, c’est là que se situe le véritable engagement. Pour soutenir la cause Isabelo Projet, 25 chefs internationaux avaient donc fait le déplacement à Bruxelles et s’étaient répartis parmi trois restaurants : BonBon, Bozar et Le Chalet de la Forêt.
Le choix fût difficile et, si les repas avaient été organisés à des jours différents, je pense que j’aurais fait les trois. Mais il fallait choisir alors mon choix s’est porté sur Bozar et sur les treize étoiles Michelin représentées (certains chefs sont également répertoriés au classement mondial Best 50)
Neufs chefs, cela en faisait du monde dans les cuisines. Au départ, c’était assez calme.
Mais une fois le repas démarré, cela s’est vite rempli.
La télévision, venue couvrir l’événement, a d’ailleurs encore compliqué le travail.
Mais c’est aussi pour cela que j’avais choisi Bozar. J’avais envie de cette ambiance simple que des chefs comme Karen Torosyan ou David Martin savent si bien insufflé dans une salle. D’ailleurs, en entendant le caméraman et son collègue preneur de son étaient très surpris de l’ambiance conviviale qui y régnait. Certains grands chefs, comme Sang-Hoon Degeimbre, n’ont pas résisté non plus à prendre quelques souvenirs de ce bel événement.
Neuf chefs de quatre pays (et deux continents), représentant treize étoiles Michelin, devaient donc proposer chacun un plat autour d’un ingrédient indigène Sud-Africain imposé. Par exemple, Sang-Hoon Degeimbre avait reçu cet ingrédient : Sour Figs
Pour accompagner le repas, une sélection de vin Sud-Africain était proposée.
Ci-dessous, vous trouverez les photos de chaque plat avec son chef. C’était un diner caritatif et il serait clairement déplacé de ma part d’émettre une critique. Par contre, j’aimerais quand même mettre en évidence quatre énormes plats :
- Baleni salt, Jerusalem artichoke – Isabelle Arpin. Isabelle Arpin était la seule cheffe non étoilée au Michelin mais elle a prouvé à tout le monde qu’elle maîtrise à merveille le sens des équilibres et la finesse des associations. Son foie gras était divin
- Samp, salmon – Karen Torosyan (Bozar, *, Bruxelles). De nos jours, tout le monde veut faire des croûtes. Mais on n’oublie pas que Karen Torosyan fût un précurseur et qu’il a engagé un tel travail au fil des ans qu’il reste le maître du genre. Souvent copié mais jamais égalé ai-je envie d’écrire après avoir dégusté son plat.
- Sorghum, goat’s cheese – Emma Bengtsson (Aquavit, **, New-York). J’ai pris une grosse claque sur ce plat. J’ai eu l’impression de redécouvrir le fromage de chèvre mais dans une version sucrée-salée (que je déteste habituellement). C’était à la fois puissant et doux. Je sais que ce sont deux termes contradictoires et qu’il est étrange de les retrouver accoler l’un à l’autre. Mais je ne peux décrire ce plat merveilleux autrement.
- Marula nuts, passion fruit – David Martin (La Paix, **, Bruxelles). David Martin, avec ce plat technique et raffiné, prouve à nouveau qu’il a sa place parmi les meilleurs et que sa deuxième étoile Michelin, décernée au guide 2019, est une évidence. Il y a une gestion des températures qui est incroyable. Le froid n’est pas glacé et le chaud n’est pas bouillant. Cela donne un dégradé de température incroyable en bouche avec, en sus, une acidité bien présente et qui me plait tant dans la cuisine de la Paix.
Le menu des chefs
Margot Janse – Lucky Star
Baobab, venison heart – Heinz Reitbauer (Steirereck, **, Vienna / N°14 W50BR)
Heinz Reitbauer (Steirereck, **, Vienna / N°14 W50BR)
Baleni salt, Jerusalem artichoke – Isabelle Arpin
La cheffe Isabelle Arpin
Honeybush tea, oyster – Christophe Pelé (Le Clarence, **, Paris)
Christophe Pelé (Le Clarence, **, Paris)
Sour Figs, scallop – Sang-Hoon Degeimbre (L’Air du temps, **, Liernu)
Sang-Hoon Degeimbre (L’Air du temps, **, Liernu)
Buchu, Duck – Pascal Barbot (L’Astrance, **, Paris)
Pascal Barbot (L’Astrance, **, Paris)
Samp, salmon – Karen Torosyan (Bozar, *, Bruxelles)
Samp, salmon – Karen Torosyan (Bozar, *, Bruxelles)
Sorghum, goat’s cheese – Emma Bengtsson (Aquavit, **, New-York)
Emma Bengtsson (Aquavit, **, New-York)
Marula nuts, passion fruit – David Martin (La Paix, **, Bruxelles)
David Martin (La Paix, **, Bruxelles)
Bucho, black chocolate – Margot Janse et Diego
Margot Janse