Restaurant Anarchy à Zaventem.
Le restaurant Anarchy est tout nouveau puisqu’il a ouvert ses portes en février 2018 à Zaventem.
Des restaurants qui ouvrent, il y en a tous les jours : rien de bien exceptionnel en soi. Mais ce qui distingue Arnachy de beaucoup d’autres (pour ne pas dire de quasiment tous les autres), c’est le parcours professionnel des jeunes patrons : Céline Woltèche et Sebastien Van der Beeten. Ces deux jeunes ont en effet fait leurs armes dans deux maisons étoilées : « Aux Petits Oignons » à Jodoigne et chez un de mes dix restaurants favoris : Bozar Brasserie après leur cursus scolaire à l’Ecole Hôtelière Provinciale de Namur.
Dans le contexte actuel de crise économique persistante et compte tenu des difficultés de l’horeca (caisse intelligente, charges sociales élevées, difficulté croissante d’obtenir un prêt bancaire,…) c’est un fameux pari que ce jeune couple a pris. On n’ouvre plus un restaurant, comme cela, par hasard, pour essayer car ne sachant pas quoi faire d’autre : il faut maintenant être motivé et se donner à fond (en plus d’investir tout ce qu’on a)/
Alors, quand j’entends des jeunes qui se lancent et que je sais qu’ils ont un beau parcours d’apprentissage, je ne résiste pas à l’envie d’aller découvrir leur univers.
Le nom Anarchy
Le nom du restaurant, Anarchy, a été choisi car l’idée du restaurant est : « Pas de règles, juste le plaisir. »
Mais, à l’intérieur, rien d’anarchique .Tout est même plutôt bien rangé.
Le cadre du restaurant Anarchy
Le restaurant vient d’ouvrir, avec les moyens qui sont les leurs (c’est en tous cas ma supposition). C’est remis à neuf, simple et propre. Une image valant mieux qu’un long discours, voici de quoi juger :
La carte des vins chez Anarchy
Le restaurant venant d’ouvrir, il est inutile de s’attarder sur la carte des vins. On ne pourra juger de cette partie que dans quelques années à supposer que les liquidités suivent pour supporter un tel investissement.
On peut déjà dire qu’il y a des vins à tous les prix et qu’il y a quelques pays proposés en plus de l’incontournable France.
Ce qu’on mange chez Anarchy
Anarchy propose deux menus ou une carte. Lors de ce repas, les propositions étaient :
La cuisine de Sebastien Van der Beeten, chef d’Anarchy
Même si Anarchy signifie « État de désordre, de confusion dans un domaine d’activité, du fait de l’absence de règles, ou de leur inobservation », la cuisine de Sébastien Van der Beeten est tout sauf chaotique. Elle est même plutôt très bien ordonnée.
Le chef, seul en cuisine (et donc on lui pardonnera si le temps d’attente entre les plats est un peu plus long que la moyenne), démontre qu’il a bien assimilé ce que signifie une cuisine gastronomique digne d’intérêt.
L’oeuf à la coque croque-monsieur de Oud Brugge et jambon d’Ardenne est une petite merveille de gourmandise : un plaisir 100% régressif. Le visuel ne laisse planer aucun doute : c’est très bon.
Le plat, le filet de sole, mousseline de pomme de terre « vitelotte », câpre et jus de beurre noisette est une belle réussite également. La sauce est excellente, le dressage est réussi et il y a un jeu sur les textures. J’aurais préféré un peu moins de cuisson sur le poisson (encore que le visuel extérieur donne vraiment envie) mais ce sont des petits ajustements qui seront vite résolus (la carte était nouvelle).
Le dessert, en fraîcheur avec les incontournables fraises de Wépion de saison, permet de finir en beauté ce repas d’un très bon niveau. A noter, pour les adeptes, de la chartreuse verte.
Conclusions
J’adore les jeunes patrons qui se lancent corps et âme dans leur restaurant. J’apprécie cette fébrilité qu’on y ressent. J’aime aussi, paradoxalement, les petites erreurs qu’on trouve encore ici et là, signe que le chef est humain et que l’on ne travaille pas du sous-vide ou du surgelé.
Voici donc un restaurant qui démarre très bien avec un beau potentiel et un bel avenir s’il se concrétise. Le niveau est déjà très bon pour un si jeune restaurant. Certes le restaurant n’est pas encore parfait mais il demeure bien meilleur que le très grand nombre qu’on trouve par hasard un peu partout. J’avais donc envie de les mettre en avant car j’aurai plaisir à yretourner manger à l’occasion.
Localisation du restaurant Anarchy
Mon repas, à la carte, chez Anarchy
L’apéritif Boss 509 RaspBerry / fever
L’apéritif Boss 509 RaspBerry / fever
Mise en bouche
Seconde mise en bouche : rillettes
L’oeuf à la coque croque-monsieur de Oud Brugge et jambon d’Ardenne
La terrine de foie gras de canard belge et anguille fumée, chou rave
Ris de veau et coucou de Malines, « comme un vol au vent », champignons de Cureghem
Le filet de sole, mousseline de pomme de terre « vitelotte », câpre et jus de beurre noisette
Les fraises de Wépion, composée de rhubarbe et mouse d’amande. Chartreuse verte.
Quelques photos d’Anarchy
no images were found
ANDRE MASSART
Testé hier soir et définitivement approuvé, merci Monsieur Jacquart pour cette belle trouvaille. En plus pas loin de mon domicile. Par le pur des hasards, l’entrée proposée « Oeuf mollet, lard confit au muscovado » était très semblable à celle que l’on m’a servie avant hier au Pieds dans le Plat à Marenne, « Petits pois, oeuf de ferme, lard de Colonnata et Bredel » : très bon présage j’espère.
PassionGastronomie
Merci Mr Massart. Les voies de Michelin, comme celle du seigneur (selon la bible), sont impénétrables mais l’étoile est tout le mal que je leur souhaite. Encore qu’il y a encore un peu de travail avant me semble-t-il. Mais comme vous dites, ils sont très bien partis et je suis ravi qu’ils vous aient plus autant qu’à moi.