Restaurant Bistro Racine à Braine-le-Château.
Il y a certains restaurants, comme Bistro Racine, où l’expérience culinaire se résume facilement et simplement : Bistronomie. D’ailleurs, on remarquera que le mot Bistro est déjà dans le nom du restaurant.
La Bistronomie est un concept, plutôt bien implanté maintenant, où l’on sert une cuisine de marché et de qualité à prix raisonnables dans une ambiance sympathique. On ne vise donc pas des plats gastronomiques mais on ne vise pas non plus le vite fait – bien fait (ou le sous vide réchauffé). On prend un bon produit, on le met en valeur en le travaillant maison et on le sert sans chichis dans une ambiance cool.
Bistro Racine est un bon représentant de cette tendance bistronomique. C’est donc logiquement, sous cet angle qu’il faut concevoir une expérience culinaire chez eux.
Les patrons du restaurant Bistro Racine
Aux commandes de Bistro Racine, il y a deux amis et deux patrons.
Tout d’abord Jean-Michel Bucumi, un jeune chef passé par chez Yves Mattagne. C’est d’ailleurs avec une grande classe qu’il avait, en tout premier lieu, remercié son mentor lors de l’obtention de son étoile Michelin à la présentation du guide Michelin 2018.
L’autre patron, Jimmy Collodoro, s’occupe de la salle. Passé quelques années par la maison Philippe Meyers, il assure un bon service, très poli et très à l’écoute des clients. Il se montre lors de la commande, très précis au niveau de la description des plats de la carte.
Jimmy Collodoro remplit également les fonctions de sommelier. Il n’arbore pas la grappe à sa veste mais il sait tenir une conversation où l’on va jusqu’à parler des proportions des cépages dans une cuvée spécifique (en l’occurrence le pigeonnier du domaine Les terrasses d’Elise, un vin que nous avions commandé). En l’absence d’un sommelier émérite, il y a donc une certaine culture viticole au Bistro Racine.
La carte des vins du Bistro Racine
Bistronomie jusqu’au bout, la carte des vins de Bistro Racine est affichée sur trois tableaux noirs fixés au mur. Ce n’est, à priori, pas super pratique pour le client, surtout ceux dont la vue est moins bonne et qui doivent dès lors se lever pour lire. Une carte papier, à table, serait plus confortable.
Cette carte des vins est courte mais pas inintéressante du tout. Ce n’est d’ailleurs pas une surprise. Si Jimmy Collodoro, le patron en salle, sait parler cépages, c’est qu’il aime le vin. Et s’il aime le vin, cela ne peut que se ressentir dans sa sélection.
On remarque aussi que le prix des bouteilles est raisonnable. Tout d’abord, le coefficient multiplicateur est en dessous du X3, ce qui est rare. Ensuite, Bistro Racine sélectionne plutôt des cuvées d’entrée de gamme chez les vignerons : Saumur Guiberteau, Pigeonnier du domaine Les Terrasses d’Elise,… C’est plutôt malin car ces cuvées sont bonnes et soignées (ne dit-on pas qu’un grand vigneron ne sera vraiment grand que s’il réussi, aussi et surtout, ses cuvées d’entrée de gamme ? ). C’est aussi très cohérent avec le concept bistronomique où l’on vise des prix modérés.
Enfin, la carte n’est pas centrée exclusivement sur la France. Elle couvre, de façon intelligente, d’autres pays aussi.
Une carte des vins qui peut se développer.
Ce qui pourrait être sympa, ce serait d’indiquer quels sont les vins bios et/ou natures. Des clients en sont friands et les recherchent. Et d’autres, comme moi, ont plutôt envie de les identifier pour les contourner.
Il serait aussi intéressant de proposer quelques bulles. Lors de ce repas, seul le Chant d’Eole, que certains appellent (incorrectement d’ailleurs), le champagne belge, était disponible (au prix super raisonnable de 50 euros). C’est, certes, une belle bulle moins acide et plus fine que Ruffus mais un peu de diversité dans le choix serait un plus indéniable pour le client.
Un truc pour l’addition : le passeport du guide Delta
Quand on achète le guide des restaurants Delta, on obtient par la même occasion un passeport découverte.
Ce passeport donne droit à 30% de réduction (plafonnée à 50 euros par table) à condition de le mentionner lors de la réservation et lors de l’addition. C’était la première fois que je l’utilisais et cela a bien fonctionné : 50 euros ont été déduit de mon addition et l’expérience fût 100% identique à celle des autres tables. Bistro Racine a vraiment joué le jeu !
Les guides gastronomique et Bistro Racine
Bistro Racine ne fait pas l’unanimité chez les guides gastronomiques. Gault & Millau lui a décerné 14/20, Delta lui a donné une toque (sur un maximum de quatre) et Michelin l’a couronné d’une étoile dans le guide 2018. Cherchez l’intrus. Je ne vais pas commenter car, après tout, chaque guide décerne ses prix et chaque guide doit ensuite assumer ses décisions.
La seule chose que je dirais, c’est que lorsqu’on regarde dans la catégorie une étoile Michelin et qu’on y voit d’un côté Bistro Racine, Le Monde est Petit, Wine In City et de l’autre côté la Villa Lorraine, la Paix ou le Prieuré Saint-Géry, on a beaucoup de mal à trouver la cohérence tellement on se trouve dans deux mondes totalement différents.
Que l’on se comprenne bien. Il n’y a rien à reprocher au Bistro Racine. Bistro Racine a son concept, le maîtrise et fait plaisir à ses clients. Hier soir, en plein milieu de semaine, c’était complet d’ailleurs. Michelin leur a décerné une étoile et ils en sont probablement enchantés. Qui ne le serait pas d’ailleurs ? S’il s’avérait que des clients devaient être déçus de leur expérience étoilée au Bistro Racine, c’est chez Michelin qu’il lui faudrait adresser ses remarques….pas chez Bistro Racine.
La cuisine de Bistro Racine
Bistro Racine décline sa cuisine autour d’un tableau comprenant quatre entrées, quatre plats et quatre desserts (plus un fromage). Le soir, aucun menu n’est proposé. C’est donc un repas à la carte pour tout le monde.
Une carte courte, c’est toujours une bonne indication du fait qu’on travaille du frais et du maison. Mais, du coup, il faut viser un peu de diversité. Sur les quatre plats, il aurait été intéressant de ne proposer qu’une seule viande de boeuf et pas deux. Car, ici, celui qui n’aime pas le boeuf se retrouve réduit à ne choisir que parmi les deux plats restants. Heureusement pour moi, j’adore la viande de boeuf.
Quelques plats de Bistro Racine
La bistronomie façon Bistro Racine se réalise au travers de plats bien préparés : belle cuisson, bon assaisonnement et beaucoup de goût. Par exemple, l’entrée signature, à savoir, Oeuf 63°, shiitakés de Bruxelles, persil, crème fumée est un remarquable rapport qualité-prix. A 13 euros, c’est incroyable (même si l’on sait qu’un oeuf et quelques champignons ne coûtent pas une fortune) car cela a du goût et c’est parfaitement exécuté.
Une fois le concept bistronomique bien compris, il n’y a quasiment rien à reprocher aux assiettes de Bistro Racine. Le seul point qui serait à surveiller, à mon sens, serait la température de service. D’un plat à l’autre, elle n’est pas constante. On a parfois du bien chaud et parfois du tiède++. Je pense qu’il s’agit plus d’un point d’exécution car, sur les ravioles, le premier plat (servi en entrée) était bien chaud. Mais le second plat, servi une demi-heure plus tard en seconde entrée à une autre personne, l’était beaucoup moins.
Pour illustrer que la qualité des produits n’est pas en reste dans la bistronomie de Bistro Racine, voici une côte à l’os Holstein maturée 49 jours et servie pour deux personnes. Une viande remarquable avec des arômes puissants (dont un petit goût de noisettes typique) et cuite impeccablement sur un four à braise mibrasa. Le visuel est à la hauteur du plaisir pris à déguster, à deux, ces 1,1 kg de bonheur.
Pour ceux qui seraient un peu rebutés par la maturation de la viande (le goût est en effet plus fort), une entrecôte irlandaise est également proposée. Là aussi la qualité est au rendez-vous et l’exécution est tout aussi impeccable.
Pour terminer le repas
Les desserts de Bistro Racine sont peut-être un peu en retrait de part une trop grande « simplicité ». Mais ils n’en demeurent pas moins très bons et gourmands comme la mousse chocolat-noisettes, caramel beurre salé, crumble, noisettes du Piémont.
Enfin, pour terminer, il faut se souvenir qu’on est au bistro. Qui plus est, février est le mois de la tournée Minorval (c’est plus sympa que la tournée minérale n’est-ce pas ?). Impossible donc de faire l’impasse, pour terminer cet agréable repas, sur une bonne bière.
Conclusions
Bistro Racine propose une bonne expérience bistronomique. Le concept est cohérent, les prix sont doux et les plats bien travaillés avec des beaux produits. La carte des vins est sympa et pas chère non plus, ce qui ne gâche rien au plaisir.
Lien vers le site web de Bistro Racine
Localisation de Bistro Racine
Menu au Bistro Racine
Les mises en bouche
Oeuf 63°, shiitakés de Bruxelles, persil, crème fumée
Ravioles terre et mer florentines, homard
Entrecôte irlandaise Herefort, mibrasa, pommes Pont-Neuf, légumes racines
Côte à l’os Holstein maturée 49 jours
Mousse chocolat-noisettes, caramel beurre salé, crumble, noisettes du Piémont
Glace vanille tournée minute, chocolat