Restaurant Le Cor de Chasse à Wéris (Durbuy).
Dans la liste des restaurants étoilés au Michelin de Wallonie et Bruxelles, il en reste très peu que je ne connaisse pas et je m’attèle donc à combler cette lacune. Le restaurant Le Cor de Chasse, à Wéris (près de Durbuy), était l’un de ceux qu’il me restait à découvrir.
Si le Cor de Chasse figurait parmi les derniers de ma liste, ce n’est pas parce que je l’estimais un des moins bons, que du contraire. C’était plutôt pour une raison pratique : la distance. Il faut en effet mieux prévoir un week-end sur place car la route est longue et surtout sinueuse. Hélas pour moi (mais heureusement pour le business du Cor de Chasse), je m’y suis pris à la dernière minute et les treize chambres étaient toutes complètes. Il faut dire qu’on vient de loin pour goûter aux plaisirs du Cor de Chasse : la clientèle est d’ailleurs composée à 80% de néerlandophones.
Le cadre du restaurant Le Cor de Chasse
Le cadre est très certainement un des atouts qui contribue au succès du lieu. Logé dans un écrin vert bien à l’écart du tumulte des villes, la vieille bâtisse qu’occupe Le Cor de Chasse a tout le charme de l’ancien rénové avec goût.
Le restaurant dispose d’une belle terrasse, avec une magnifique table centrale en bois, sur laquelle on peut prendre l’apéritif avant de passer en salle.
L’intérieur du Cor de Chasse est encore plus spectaculaire avec, entre autre, des tables magnifiquement dressées.
La vue depuis les tables du restaurant est splendide et fait ressentir tout le calme et la volupté de l’endroit.
La décoration est discrète et soignée.
Et, pour certaines tables (en particulier la table d’hôtes), on a une vue sur la cuisine semi-ouverte du chef Mario Elias.
La cuisine du Cor de Chasse
La carte (qui reprend plus ou moins les plats des menus) est plutôt courte. C’est souvent bon signe. Notre table a choisi de déguster le plus grand menu, appelé menu prestige.
Mis à part le homard, les plats proposés comportent peu de produits nobles. Le chef préfère mettre en avant des poissons moins chers (comme le maquereau) et des produits locaux (truite ou brocard).
Le style de Mario Elias, chef du Cor de Chasse
Les assiettes de Mario Elias sont assez travaillées : il y a du travail sur les textures et du travail sur les associations. J’ignore si c’est une coïncidence ou si c’est une signature à proprement parler mais le chef Mario Elias aime mettre des fruits non cuits dans chacun de ses plats. On retrouve par exemple les associations maquereau – framboise, homard – melon ou brocard – physalis (et je rassure les sceptiques : le physalis n’est pas servi entier avec sa feuille comme on le faisait il y a deux décennies). Personnellement ces associations ne me conviennent pas. Je trouve que les fruits non cuits apportent un déséquilibre dans le plat et amènent une disharmonie dans les saveurs. En particulier le mélange du homard et du melon cru ne fonctionne pas.
Sur les cuissons, elles sont bien exécutées : ce n’est pas au Cor de Chasse qu’on trouvera de sur-cuisson ou de sous-cuisson. Mais, vu la texture de la viande (brocard), je me demande dans quelle mesure ce dernier n’a pas été cuit sous vide. Ce brocard est bon et bien cuit….mais une cuisson « minute » plus classique (par exemple à la poêle) lui aurait amené, je pense, plus de gourmandise.
Le plat qui m’a le plus marqué
Mon plat préféré, dans la série, ce fut le tout premier : Crabe, maquereau, avocat, caillou de Morville légèrement fumé, semoule M’Hamsa. Je trouvais qu’il y avait une bel équilibre, une belle onctuosité en bouche (notamment grâce à l’avocat et l’autre mousse) et un goût de fumé très intéressant sur l’ensemble.
Je livre ici, comme toujours, un avis très personnel sur mon ressenti. Une personne n’est pas l’autre et chacun a ses propres perceptions et ses nuances. D’ailleurs je partageais ce repas avec un couple d’amis, des amis dont la vision sur le repas était autre. S’ils avaient pris la plume pour décrire leur expérience, leur texte aurait été bien différent. Le mieux est toujours de se faire son propre avis et je me réjouis quand je vois que le Cor de Chasse était complet lors de ce repas (aussi bien le restaurant que l’hôtel).
Les vins natures
Le sommelier du Cor de Chasse aime les vins natures. Sur la carte, c’est intitulé « Vins des Copains (Vins Vivants) », une très jolie expression. Au moins, pour les gens comme moi, qui n’aiment pas ces vins là (à de rares exceptions près comme sur les champagnes), on isole facilement les pages à ne pas regarder.
Il faut toujours se remettre en question et regoûter. Le sommelier nous a servi un vin nature bourguignon qu’il affectionne particulièrement. Sur ce vin, nos goûts divergent. Quand, à l’aveugle, j’identifie de suite que c’est un vin nature, c’est en général plutôt mauvais signe car cela veut dire que j’y ressent des arômes (souvent un mélange de réduction et de ventre de lièvre) qui me déplaisent.
Mais, mis à part cela, le sommelier fait un bon travail et il nous a sorti un grand Châteauneuf-du-pape. On sait que Tardieu-Laurent est une maison de négoce mais il est connu comme une maison de négoce de « haute-couture ». Et il me le prouve une fois encore ! Les arômes de ce Châteauneuf étaient à dominante de Syrah (poivre, garrigue) et le grenache, qui donne souvent des arômes alcooleux et de fruits confits que je n’apprécie pas, conférait ici à l’ensemble une belle structure et des arômes plutôt délicats de fruits noirs frais.
La carte des vins au Cor de Chasse
Au niveau de sa carte des vins, le sommelier a bien travaillé. Elle est équilibrée, riche et dense. Les prix en particulier sont très corrects (entre le X2 et le X3 sauf sur les bouteilles rares comme les Coche-Dury).
Conclusions
En conclusion, le Cor de Chasse est un restaurant au cadre magnifique avec une belle carte des vins. La cuisine est assez travaillée et les associations assez poussées.
Lien vers le site web du Cor de Chasse
Lien vers le site web du restaurant
Localisation du Cor de Chasse
MENU
Première série de mises en bouche – Gambas en panko et wasabi – Chips de blé frit, maatjes et échalotes
Seconde série de mises en bouche : gel d’eau de tomates, riz soufflé, poireaux marinés
Troisième série de mises en bouche : Rillettes de canard, céleri mariné, pain de seigle, poudre
Crabe, maquereau, avocat, caillou de Morville légèrement fumé, semoule M’Hamsa
Crabe, maquereau, fenouil, burratta, framboise
Truite d’Ondeval, tomates, myrtilles, chorizo, ricotta, basilic grec
Homard breton, boulette de veau de chez Lothar Viltz,graines de paradis, blette rouge, melon
Brocard de nos forêts, artichaut, physalis, thé fumé, petit épeautre de chez Isabelle Coupienne
Fruits rouges, betterave, agastache
Chocolat, abricot, amande, baies d’argousier, basilic « Sweet Dani », yaourt
Xavier L
Un sommelier dont la moitié de la carte des Rhônes sont des vins de Vienne. Je me dis qu’il a pas du chercher longtemps les références.
J’attends autre chose d’un sommelier en tout cas.
PassionGastronomie
Bonjour. Je suis d’accord sur la partie Rhônes de la carte. Il a une marge d’amélioration. Mais je continue de penser que la carte est, dans sa globalité, vraiment intéressante.