Restaurant Les Gourmands à Blaregnies.
Les Gourmands à Blaregnies, c’est la Mecque des oenophiles. J’étais à peine assis à table que je demandais, empressé, la carte des vins. C’est une des plus belles du pays parait-il et la motivation première de mon repas chez eux.
Le prix des vins au restaurant Les Gourmands
Et de fait ! Cette carte est riche de tout ce qui se fait de plus grand en France (Rayas, Rougeard, Coche-Dury, Dagueneau, Chave, Jamet, Grange des pères, Gauby, Trevallon, Tempier, Selosse,…). Luxe suprême, la carte des vins des Gourmands propose aussi ces grands vignerons dans plusieurs millésimes.
On remarque au passage que la carte propose des bouteilles à tous les prix avec les moins chères à 30 euros.
Ce qui fait que je considère cette carte comme le lieu saint de tout passionné, ce sont les prix ! Ils sont tout bonnement dingues. Je ne connais pas un seul restaurant étoilé Michelin qui propose des Rayas à 180€ ! La raison est bien simple : pour ceux qui ont la chance de pouvoir en acheter (et je peux vous assurer qu’il faut pleurer, mendier et acheter des vins plus communs pour obtenir ce droit), les millésimes récents se vendront chez l’importateur autour de ce prix là. Sur le marché secondaire, les bouteilles (récentes ou pas) du millésime récent se négocient entre 250 et plus de 500 euros selon le millésime.
Surtout ne croyez pas qu’il s’agisse d’un hasard. Le patron, Carlo Zecchin, connait exactement le cours actuel de ses vins. Mais, comme dans certaines grandes maisons (je pense notamment à Lemonnier), l’amour du vin prend le dessus sur l’aspect « vache à lait » de cette boisson.
La carte des vins au restaurant Les Gourmands
Allez je ne résiste pas à vous montrer quelques extraits de cette splendide carte des vins :
Carte des vins : champagnes
Carte des vins – Riesling
Carte des vins – Bourgognes rouges
Carte des vins – Vallée du Rhône Nord
Carte des vins – Sancerre
Au restaurant Les Gourmands, impossible de décider ce qu’on boit
Vous aurez compris maintenant pourquoi je me suis tu pendant une demi-heure à table. J’étais comme un enfant dans un magasin de jouets, passant d’une page à une autre et voulant tout commander. La passion m’a envahi et une belle quille a été ouverte dès l’apéritif : Initial de Selosse. Un grand vin ! C’est pourtant son entrée de gamme mais je la trouve plus plaisante que certains de ses grands crus. Et de toute façon on juge aussi (et peut-être même surtout) un grand vigneron sur sa capacité à exalter ses plus petits terroirs.
Chez Selosse, la signature réside dans une pointe d’oxydation finement maîtrisée. Rien que la couleur, or, est magnifique. Les arômes le sont tout autant.
Il me fallait trouver un blanc
Selosse et puis Rayas….j’avais déjà trouvé un duo de folie. Il manquait juste un vin blanc pour les entrées. J’hésitais entre les deux meilleurs vignerons de Chablis : Dauvissat ou Raveneau. Ravenau étant plus rare et plus difficile à trouver, j’avais une légère préférence pour lui.
J’ai alors demandé conseil au maître de salle après lui avoir exprimé mon hésitation entre ces deux mythes. Quelqu’un qui a mis tant de coeur dans sa carte des vins ne peut être que de bon conseil.
Carlo a choisi, pour nous, ce Collioure 2008 du domaine de la Rectorie qu’il nous a servi à l’aveugle.
Le vin était assez bon : très minéral comme j’aime au point que j’aurais pu croire que c’était un vieux Riesling et évolué avec des arômes assez complexes. C’était donc un très beau rapport qualité-prix (65 euros à la carte). Mais je n’ai pas compris ce choix au vu des grandes références qu’on avait commandées avant et des grandes références sur lesquelles on hésitait. Parfois je me demande dans quelle mesure certains patrons passionnés n’ont pas un peu le coeur brisé quand des clients leur pillent trop de leur précieux divins flacons.
Et pour terminer, Les Gourmands boivent du Bourgogne
La soirée s’est bien terminée avec une nouvelle grande bouteille. Un ami, de passage par hasard au restaurant, a accepté de venir trinquer avec nous et a insisté pour terminer sur une toute grande référence bourguignonne : un clos Vougeot de Anne Gros. Il y a eu débat pour savoir si la plus grande bouteille était ce Vougeot ou le Rayas.
Ah oui, j’oubliais presque. Accessoirement, Les Gourmands est aussi un restaurant qui propose une cuisine classique avec des portions généreuses. Je n’ai d’ailleurs pas terminé toutes les assiettes.
Lien vers le site web des Gourmands
Restaurant Les Gourmands à Blaregnies
Localisation du restaurant Les Gourmands
MENU
Fraicheur d’asperges, vinaigrette balsamique échalote, culatello
Tagliatelle de calamar, façon carbonara
Veau & Ris de veau, béarnaise à l’artichaut
Parfait chocolat blanc et rhubarbe
Vincent Kruk
Bonjour, »les gourmands »,
je trouve magnifique ce que vous faites.
Bravo de mettre cette passion dans votre (si beau) métier.
Il me semble que vous égarez quelque peu le sens d’une certaine réalité.
Une bouteille de Rajas à 180 euros représente le budget nourriture de 10 jours de mes voisins -deux enfants -;
votre enthousiasme dans la surenchère des prix d’UNE seule bouteille de vin me sidère et me navre.
J’espère que vous ne connaîtrez pas les restrictions et que vous allez continuer à vanter les prix de certains flacons qui vous fascinent,mais j’espère aussi que cela ne durera pas et que vous vous rendrez compte de votre aberration.
Je vous le souhaite,amicalement.
Vincent
Vincent Kruk
ps. bien entendu je ne m’attends pas à être publié.
PassionGastronomie
Bonjour,
Comme vous le voyez, vous êtes publié. Je publie d’ailleurs tout les commentaires, qu’ils soient positifs ou non.
Les choses exceptionnelles ont toutes un prix, hélas. Que l’on parle d’une Ferrari, d’un jet privé, d’une maison luxueuse, d’une montre rare, d’un repas d’exception ou d’une bouteille de vin très rare, c’est la même chose : la rareté et l’exception se paie.
Chacun fait selon ses moyens et ses envies. J’ai travaillé dur et je travaille encore dur pour gagner un revenu décent et je n’ai pas à en être gêné.
Il me permet de me payer, à l’occasion, un Rayas au restaurant et par là à contribuer à la vie économique du restaurant.
Quand je vois autour de moi des gens boire des bouteilles que je ne peux me payer (du genre Romanée-Conti), ce n’est pas un sentiment de jalousie qui m’envahit. Que du contraire : je me réjouis pour eux et pour le plaisir qu’ils en éprouvent. Car le monde du vin est ainsi fait qu’une belle bouteille se partage toujours entre amis. Je ne connais personne qui boirait un grand cru tout seul dans son coin. Le vin, c’est le partage et l’amitié. C’est donc aux antipodes de l’achat d’un autre produit de luxe dont on est souvent le seul à en jouir. J’ai d’ailleurs souvent autant de plaisir à partager avec mes amis une belle bouteille qu’à en boire son contenu.
Chacun a sa vision du monde. Nous ne partageons visiblement pas la même mais c’est cette pluralité qui fait la richesse des débats.