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Restaurant Amen par Pascal Devalkeneer

Amen, second restaurant de Pascal Devalkeneer à Ixelles

Le restaurant Amen, c’est tout nouveau, tout beau et tout chaud. Ouvert depuis deux jours (premier service le mercredi 17 août 2016), le second restaurant de Pascal Devalkeneer était déjà complet ce midi.

Le contexte

Devant chez Amen, c’est le défilé. On voit donc d’abord arriver une Porsche. Le conducteur fait mine de chercher à se garer et passe trois fois devant le restaurant pour être sûr que tout le monde aie bien vu sa voiture. Après avoir confié sa voiture à au voiturier, notre dandy entre, tout content de lui. D’un regard circulaire, il toise la salle afin de repérer qui aura la faveur de son premier bonjour.

Après avoir salué trois tables (du style « oh très cher ami, cela fait si longtemps. Quel plaisir de vous revoir ici chez Amen! »), notre dandy national s’assied à sa table. L’air de rien, il observe. Qui est également venu chez Amen ? Qui me voit ? Près de qui me montrer ? Peut-être Pascal sera-t-il là pour un selfie immortalisant ma présence chez Amen ? Mais sa joie est de courte durée. Derrière lui arrive un client en Maserati.

Bien sûr je grossis le trait. L’ironie et la caricature prennent le dessus. Mais c’est vraiment l’ambiance ressentie au restaurant Amen, une ambiance un peu »m’as-tu vu » dans une « Place to be ». Certains apprécieront peut-être ce style. Pas moi. Mais ce n’est bien sûr pas la faute ni du restaurant, ni du chef ni du personnel de salle.

La positionnement marketing

Quelle est donc la motivation d’un chef réputé comme Pascal Devalkeneer à ouvrir une seconde adresse ? Cherche-t-il uniquement un but mercantile ? Est-ce dans le but de faire une cuisine décomplexée ? Souhaite-t-il asseoir son image de marque afin de mieux la vendre? Est-ce simplement dans le but d’offrir une palette diversifiée de choix à ses fidèles clients ? Ou bien est-ce dans le but d’avoir un endroit cool pour recevoir ses copains ? J’avoue ne pas avoir trouvé la réponse lors de ce repas.

Car Amen propose en effet une cuisine plus simple dans un décorum moderne. Mais Amen le fait à des prix exorbitants. Vraiment le niveau tarifaire où on n’irait peut-être pas si on avait su avant.

La cuisine

Que je m’explique bien : ce n’est pas mauvais chez Amen. C’est même bon. Mais ce n’est pas un bon rapport qualité-prix. Quand on vous propose des entrées à 29,5 euros avec des haricots et à peine un demi-homard bleu breton de 600g, on a du mal à digérer. A peine 7 euros de produit dans l’assiette, c’est dommage car l’assaisonnement est remarquable et la composition s’avère originale et délicieuse. A 20 euros, on y reviendrait avec plaisir.

La seconde entrée, le risotto aux pâtes grecques, coques et poutargue était à un prix raisonnable : 19,5 euros. Il faut dire qu’il n’y a pas vraiment de produit dans l’assiette. Mais de risotto ce plat n’a que le nom. Ce sont en effet plutôt des pâtes grecques, quelques coques, de la poutargue et beaucoup d’huile. C’est toutefois également assez bon.

Le plat (37,5 euros) se montre de bonne facture avec un ris de veau croustillant très bien cuit. Les accompagnements souffrent d’une mise en place qui se remarque.

La cuisine de Amen est donc globalement intéressante : simple et goûteuse. La politique tarifaire, même si on est dans un quartier cher, me semble disproportionnée. Pour le même prix, on trouve tellement de grands restaurants ! Je ne peux que conseiller très vivement au chef d’introduire un lunch et un menu à prix raisonnable. Car, à ces tarifs là, on arrive vite à 80 euros pour un trois services, soit plus ou moins aussi cher que la référence Bruxelloise à savoir Bon-Bon et même plus cher que le trois services au Châlet de la Forêt (54 euros).

Le service

Sur le service du restaurant Amen, je pourrais écrire des pages. Il est tout simplement médiocre car non organisé. Mais il serait injuste de tirer sur l’ambulance. Le restaurant vient d’ouvrir et le personnel de salle cherche son rythme. Cela ne pourra que s’améliorer et cela reste quand même secondaire. Il faut donner le temps au temps.

La carte des vins

La carte des vins, c’est mon péché mignon. Vu les prix des plats, j’avais peur, très peur. Certes la carte des vins est mal présentée. Sur beaucoup de cuvées, il faut s’y connaître pour savoir si le vin est blanc ou rouge (ce n’est en effet pas précisé à chaque fois).

Mais la carte des vins du restaurant Amen me plait et les prix sont décents, intéressants même. Rien d’extravagant mais plutôt une bonne sélection tout en retenue et en adéquation avec le niveau du restaurant. Il y a donc, à ma plus grande surprise, un réel effort et je ne peux que féliciter le chef Pascal Devalkeneer.

Conclusion

Il y a parfois des miracles mais j’avais du mal à y croire durant ce repas. J’ai donc choisi de faire l’impasse sur les desserts et le café. Les amis de Pascal Devalkeneer viendront sûrement s’agenouiller chez Amen et chercher l’absolution. Mais je passe mon tour.


LOCALISATION


MENU

Mise en bouche.

Bolognaise de homard breton aux cocos de Paimpol.

Risotto de pâte grecques aux coques et poutargue.

Ris de veau rôti croustillant aux herbes, pommes grenailles.


PHOTOS


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