Restaurant Classico La Brasserie à Bruxelles (Ixelles)

Plus aucun foodie n’ignore le groupe des villas : Villa in the Sky, Villa Lorraine et Villa Emily. Mais, dans l’ombre de cette brochette de grandes adresses, on trouve un petit frère : Classico La Brasserie, soit la seconde brasserie dont Serge Litvine s’occupe (la première étant la brasserie de la Villa Lorraine).

Serge Litvine nous avait habitué à viser le sommet, le ciel, les étoiles et l’excellence de hautes notes. Avec le Classico La Brasserie, c’est un autre segment qui est visé au travers d’une approche différente (sans doute par soucis de diversification, ce qui est le propre d’une bonne gestion).

On remarquera d’ailleurs, à titre anecdotique, que le Classico La Brasserie a son propre site web qui n’est pas référencé sur la page web des « villas ».

La Classico La Brasserie vise donc plus de simplicité et plus de décontraction, soit une atmosphère qui correspond bien l’esprit « Brasserie ».

Comme la maison est ouverte depuis quelques mois seulement (Novembre 2015), le cadre du restaurant Classico La Brasserie est flambant neuf et moderne avec deux atmosphères distinctes :
– un long bar à manger où on va et vient sans réserver (dixit leur site web)
– une salle à manger classique et épurée où je me suis attablé.
On y trouve bien sûr les indispensables « banquettes », signe distinctif d’une brasserie.

Les tables sont dressés assez sobrement : bois brut, pas de nappes, verres à vins simples et des couverts avec le logo de la maison. Le « branding » est bien présent ici et là, avec discrétion et discernement : sur le couteau, sur les verres, aux murs, sur la carte,…

J’aime beaucoup parler des vins, qui sont sans doute ma passion première. Pour la carte des vins du restaurant Classico La Brasserie, je ne peux pas dire grand-chose. De mémoire, c’est la première fois que je n’y retrouve pas un seul producteur que je connaisse.

Ceci ne veut pas dire bien sûr qu’elle ne compte pas de bons vins mais simplement que c’est une carte atypique et qui fait la part belle (pour ne pas dire qui se concentre exclusivement) au secteur bio/nature, un secteur que je fréquente peu (à tort diront certains et ils n’auront pas tort).

Mais c’est une carte cohérente et pensée et il est parfois agréable d’être bousculé dans ses habitudes, fussent-elles bonnes.

Après un Muscadet Amphibolite assez en retrait (les verres et la température de service n’étaient pas optimaux pour le présenter à son avantage), nous sommes passés sur un Moulin à vent 2011 La Petite Oseille. Le visuel ne laisse planer aucun doute : il est non filtré vu la quantité de particules en suspension.

Mais depuis que j’ai lu les carnets de voyage de Kermit Lynch, je suis encore plus convaincu qu’une filtration trop poussée enlève une partie de l’âme du vin et ne lui permettra pas de vieillir au mieux. Retrouver quelques particules me réjouit donc à priori.

Ce qui est également marquant sur ce vin, c’est sa couleur assez foncée, très foncée pour un Beaujolais. En bouche aussi, il présente une longueur qu’on ne retrouve pas souvent. Mais l’équilibre est là avec une touche un peu acide (que j’apprécie) et toujours des fruits gourmands qui caractérises un Gamay bien vinifié.

Ce vin mérite son prix à la carte (51 euros) et j’ai retrouvé par la suite un revendeur : L’Odyssée des Arômes de Laurent Melotte, le pionnier belge des vins natures et ma référence dans le domaine.

On notera aussi la présence de bières, toujours en toute cohérence avec le concept de brasserie.

Dans les assiettes du Classico La Brasserie, le chef envoie, comme le nom le laissait présager, des classiques de brasserie.

Les assiettes s’avèrent bonnes, classiques et correctement exécutées. Le produit central est mis à l’honneur et en quantité plus que raisonnable (une vraie assiette de brasserie et pas une assiette de dégustation d’un menu 7 services).

Certains plats m’ont beaucoup plus (le ris de veau) et d’autres m’ont semblé en retrait du point de vue des assaisonnements (notamment le guacamole de l’entrée autour du homard). Il y a donc de meilleures pioches que d’autres mais l’ensemble est d’un bon niveau.

Une mention particulière pour un dessert : un millefeuille magnifique qui m’avait été chaudement recommandé et dont les promesses ont été tenues. Rien qu’à entendre le craquement du feuilleté, j’étais conquis.

Point de vue prix pour un repas au Classico La Brasserie, comptez entre 12 et 20 euros l’entrée, entre 20 et 33 euros le plat et 8 euros le dessert. Il n’y a pas de menu (comme presque toujours dans les brasseries) mais un plat en lunch est proposé à 16 euros le midi. Pour les vins, on est entre 29 et 120 euros la bouteille.

Une addition classique pour apéritif + trois services + café + ½ bouteille de vin reviendra donc dans les 85 euros par personne.

Classico La Brasserie a son style et son créneau. Je suis impatient d’aller à la brasserie de la Villa Lorraine pour comparer et voir s’ils se ressemblent ou s’ils ont adopté un style différent. Au vu du cadre que j’ai aperçu, la brasserie de la villa Lorraine part avec un avantage certain…mais reste à voir pour l’élément principal : l’assiette.

Un dernier conseil de bourlingueur : les places de parking sont difficiles à trouver et il ne faut pas oublier le parcmètre. Sinon, c’est une surprise de 25 euros pour 4 heures.