Chez Oki, restaurant japonais à Ixelles
Un chouette quartier et un cadre sympa avec entre autre un petit jardin zen, ça commence très bien pour le restaurant Chez Oki dirigé par, je vous le donne en mille, le chef Haruki Oki.
Pour me faire une idée complète de la cuisine du restaurant, j’ai opté pour le menu 4 services à 39,5 euros. Ce n’est pas un prix scandaleux, ce n’est pas un super rapport qualité-prix : c’est un prix normal pour une adresse située dans un coin plutôt cher de Bruxelles (Ixelles).
En première entrée, le chef nous envoie les sushis au foie gras poêlé. C’est vraiment délicieux avec un foie gras non dominant et s’intégrant bien dans l’ensemble. Pas étonnant que ce soit devenu un classique de la maison dont les clients raffolent et qui est donc servi très régulièrement.
En seconde entrée arrive une croquette de poularde annoncée parfumée à la truffe. J’écris « annoncée » car je n’en ai absolument pas capté le goût. Ceci étant, je préfère encore ne pas sentir le goût que de sentir celui, très grossier, des huiles de synthèse odeur « truffe ». Mais sur le fond, ce plat est en fait une croquette fourrée de vol-au-vent. C’est bon mais sans plus. La sauce curry et les quelques morceaux de tomates insipides (et oui, hors saison c’est plus compliqué) ne témoignent d’aucun travail de recherche ou de composition. J’ai un peu de mal à comprendre ce qu’il y a de japonais ou de fusion dans ce plat.
Arrive ensuite le plat principal : du canard. Le chef propose ici un beau produit cuit à basse température (très basse température même). Mais le goût est là : plutôt fin et délicat. Cela tranche d’ailleurs avec la sauce, un mélange vin rouge – soja dense et puissant. J’ignore si c’est quelque chose de typiquement japonais ou si c’est un essai fusion « Europe-Asie » du chef mais toujours est-il que cela ne m’extasie pas. Les accompagnements ne relèvent pas non plus le niveau global du plat.
Arrive pour finir le dessert, moment toujours compliqué dans les restaurants japonais car leur cuisine n’est pas connue pour une profusion dans le choix des desserts. Ce dernier plat ne pourra donc ni surprendre ni procurer de coup de cœur. Mais il s’avère correctement fait et assez agréable, en particulier la glace au lait de coco. Seule note négative: ce n’est plus la saison des fraises. Je ne suis pas un ayatollah du « consommer des produits de saison, rien que de saison » mais, quand on propose un produit hors saison, il faut quand même qu’il aie du goût.
En gastronomie, la tendance actuelle fait la part belle à la fusion et aux inspirations étrangères. De grands chefs, comme David Martin, intègrent donc d’autres cultures (en l’occurrence la culture japonaise chez David) pour fusionner avec leurs acquis et leurs bases de cuisine française. Chez OKI, la démarche est inversée : c’est de la cuisine japonaise qui est la base et qui est inspirée par la cuisine française. Mais, au contraire de David Martin, le résultat n’est pas aussi inspiré ni aussi original. Sur certains plats, on aurait même presque l’impression que les bases japonaises ont disparu.
En conclusion, j’ai trouvé le repas Chez Oki plutôt en dents de scie, alternant le très bon et le correct. C’est sympa et globalement bon mais ce menu quatre services ne me donne pas l’envie de retenter l’expérience. Je préfère en effet ma cantonner à mes classiques avec, en tête, Kamo ou Nonbe Daigaku. A leur décharge, on ne joue pas non plus dans la même catégorie quand on compare avec ces deux derniers restaurants.
LIEN
LOCALISATION
MENU
Mise en bouche : carpaccio de mulet noir
Entrée : Sushis au foie gras poêlé et sauce soja caramélisée
Entrée : Croquette de poularde parfumée aux truffes, vinaigrette au curry
Plat : Rosace de canard marinés au miso blanc (cuisson basse température) sauce soja-vin rouge
Dessert : Chocolat parfumé à la framboise et Sorbet au lait de coco
PHOTOS