Maru, restaurant Coréen à Bruxelles
Maru, c’est la réponse à la question « Où manger dans un bon restaurant asiatique ? ». Cette question, je la vois passer toutes les semaines sur Facebook. Mais pire encore : je lis au moins une trentaine de réponses contenant toujours la sempiternelle liste de noms de restaurants asiatiques sans grande importance.
Alors j’ai bien sûr élaboré ma propre liste de recommandations contenant l’une ou l’autre référence thai, chinoise, japonaise,… mais il me manquait encore une référence coréenne. Cette fois je la tiens : MARU à Ixelles est toute désignée.
Situé sur la renommée chaussée de Waterloo, l’intérieur de Maru constitue une bonne suprise. Un cadre moderne et sobre, à mille lieues du kitch. La salle est aménagée en longueur avec un comptoir d’un côté et une série de tables (assez rapprochées les unes des autres) de l’autre côté.
On pourrait être surpris par le long tuyau perçé en inox au plafond. En fait il s’agit de hottes destinées à évacuer les odeurs (désagréables pour les vêtements) de grillade du barbecue sur table coréen : le bulgogi (servi uniquement le soir)
Les tables sont elles aussi sobrement dressées : une petite assiette, des baguettes et une cuillère de qualité (cela change des baguettes jetables en bois) et de bons verres à vins (ce qui est rare dans un restaurant asiatique). On est dans la définition d’une table minimaliste mais de qualité et soignée.
Sur les vins, on note un réel effort de la part de Maru, un effort qu’on salue car on souhaiterait rencontrer plus souvent une vraie carte des vins dans les restaurants asiatiques. Le style choisi est celui de vins bios/natures de vignerons peu connus mais à prix déjà relativement élevés. C’est donc une carte qui cible une clientèle relativement pointue et qui séduira plus difficilement les amateurs plus classiques. Je pense qu’un avis extérieur d’un professionnel du vin (je pense entre autre à JF Basin) pourrait encore monter le niveau de deux ou trois crans sans augmenter le coût pour le restaurant.
Par exemple le vin (nature) servi à la table à côté était tellement trouble que je pense que je l’aurais renvoyé sans même le goûter. Je suis contre la filtration poussée des vins et j’aime un peu de dépôt mais un vin trouble à ce point, c’est exagéré (PS: pour les puristes sectaires du « sans intrants », il suffit de laisser reposer le vin durant l’élevage pour qu’il se clarifie presque tout seul : la gravité faisant son oeuvre pendant plusieurs mois).
Un autre exemple : il est impossible qu’un Givry 1er Cru rouge soit fait à partir de Chardonnay.
Mais ne chicanons pas. Je retiendrai surtout un bel effort, des vins intéressants et surtout une palette de boissons coréennes : le soju (vodka à base de patates douces), makgeoli (vin de riz), Mae sil ju (vin de prune), saké, Hite Korean Beer,…
En ce qui concerne les assiettes, on se régale littéralement. Manger chez Maru, c’est se payer à prix réduit un voyage dépaysant dans la gastronomie coréenne où l’on appréciera des saveurs pimentées et fermentées, à l’instar d’un de leur produit phare : le kimchi (chou mariné et lacto-fermenté).
On commencera le repas avec des raviolis en deux versions : Jjinmandu (8€ – Raviolis coréens à la vapeur) et Yukhwe (8€ – Raviolis coréens frits). Les plus traditionnels se régaleront eux de Yeon-Eohwe (12€ – Sashimi de saumon)
Bien qu’au final un peu sec (mais c’est inhérent à la recette), on peut difficilement faire l’impasse sur le yukhwe bibimbap (16€) : du riz surmonté d’un tartare de boeuf, légumes et oeuf, assaisonné, relevé, servi dans un bol noir (pour conserver la chaleur) de pierres chaudes. Le serveur vient à table pour mélanger le contenu du bol : les aliments crus (oeuf, boeuf,…) cuisent alors et se mélangent avec le riz hyper croustillant du fond du bol. A noter que ce plat se décline en deux versions : l’une pour végétariens et l’autre avec le boeuf.
Pour terminer, peu de desserts sont disponibles chez les Coréens mais, outre les classiques glace au sésame et glace au thé vert, un dessert traditionnel intriguant à base de haricots rouges, de glace pilée et de lait concentré est proposé. C’est bien réalisé, traditionnel et le sucre est bien intégré par la fraîcheur de la glace.
Le service, assuré principalement par un garçon affable en salle et par la patronne, se montre agréable. La patronne s’exprime en anglais, ce qui s’avère pratique pour la clientèle internationale (un peu moins pour celle locale) et le garçon s’exprime aussi bien en français qu’en vietnamien (pour le plus grand plaisir de mon collègue vietnamien). Une personne de plus en salle ne ferait pas de mal car le serveur doit courir et cela se ressent sur le service (le plat principal était à moitié mangé quand le vin est arrivé, on a dû emprunter la carte des desserts à la table voisine pour gagner du temps,…). Je suis sûr que le pauvre doit s’effondrer de fatigue dans son lit le soir mais, en professionnel, il s’est toujours montré charmant et souriant et n’a jamais rien laissé paraître.
Je ne peux pas mieux résumer que par cette phrase : MARU est ma référence de cuisine coréenne. A l’heure d’écrire ce texte, je n’ai pas mieux et j’aurai plaisir à y retourner le soir pour goûter d’autres spécialités et compléter mes connaissances dans cette cuisine. Un dernier argument pour décider les plus sceptiques : vous aurez peut-être la chance d’y croiser la chanteuse Lio
LOCALISATION
MENU
Entrée : Jjinmandu (Raviolis coréens à la vapeur)
Entrée: Yeon-Eohwe (Sashimi de saumon)
Entrée : Yukhwe (Raviolis coréens frits)
Plat : Yukhwe Bibimbap (riz surmonté d’un tartare de boeuf, légumes et oeuf, assaisonné, relevé, servi dans un bol de pierre chaude
Plat : Dakkangjung (Poulet frit croustillant à la sauce aigre-épicée)
Plat : Ramyon (soupe de nouilles de porc aux légumes)
Accompagnement du plat : soupe Miso
Dessert : Glace Sésame
Dessert traditionnel : Patbingsu (Purée de haricots rouges sur un lit de glace pilée, lait concentré)
PHOTOS