La Fermette des Pins, restaurant à Buvrinnes
La Fermette des Pins, le restaurant du chef Boris Dussausois, est une jolie bâtisse typique du 18ème siècle localisée en plein coeur de la campagne binchoise. Pour y accéder, il faut rouler à travers les chemins de campagne. Dépaysement assuré !
Le cadre de La Fermette des Pins est authentique avec des poutres de chêne courbées par le temps, un carrelage sombre et des murs en briques. En hiver, une grande cheminée accueille un feu crépitant. La promesse faite au travers du nom du restaurant est donc respectée.
Authentique ne signifie pas non plus assiette ébréchée, vieux verre ballon et nappe tâchée. A la Fermette des Pins, le plus grand soin est apporté au dressage d’une belle table, avec nappes et serviettes en tissus et surtout tout ce qu’il faut dessus : un bon beurre salé de ferme apporté au début du repas dans un petit pot, un moulin à poivre et du sel de qualité. Encore que le chef maîtrise tellement bien ses assaisonnements que ces deux derniers s’avèrent inutiles.
Chez Boris et La Fermette des Pins, il y en a donc pour tous les goûts et surtout tous les prix. D’un côté une carte brasserie à prix doux et de l’autre une carte gastronomique qui regorge de beaux produits. En ce qui me concerne, les photos Facebook du chef m’avaient donné envie : du homard breton et une viande (Galice) maturée 35 jours (en provenance de Rungis). Direction la partie gastronomique et je mangerai ce soir à la carte.
La carte de La Fermette des Pins est bien courte, comme je l’aime. C’est un signe qu’on travaille des produits frais. D’ailleurs une fois ma commande passée, le doute est levé avec une présentation en bonne et due forme avec mon homard (34 euros en entrée, 49,95 euros si on choisi le homard en entier). C’est un budget, je vous l’accorde, mais ce n’est pas cher. Quand on sait qu’un homard de cette qualité et de cette taille a du lui être vendu dans les 30 euros, on se dit que choisir ce plat, c’est une bonne pioche assurée.
D’ailleurs Boris n’est pas un homme d’argent. Par exemple les démarcheurs de produits « tout fait » et à haute marge pour le restaurateur ne viennent plus essayer de le démarcher que très rarement. Ils ont déjà tenté de passer plusieurs fois, ils ont déjà tenté la stratégie du « vous savez que le restaurant renommé X est client chez nous », ils ont déjà proposé leurs prix canons ….mais rien n’y a fait : Boris fait son marché, sélectionne ses produits et les travaille avec passion depuis 26 ans.
D’ailleurs l’argent n’est pas la motivation de Boris : si vous lui en parlez, il vous répondra : c’est quoi être riche ? C’est avoir de l’argent ? Pas pour moi. Et ce ne sont pas que des mots. Par exemple, le prix des moules a chuté dernièrement. Et bien sans rien dire aux clients et sans changer la carte, elles seront facturées 2 euros en moins.
J’aime bien la philosophie et l’humilité de ce chef. Mais qu’en est-il de sa cuisine ? On peut retourner la situation dans tous les sens mais un chef qui sélectionne des produits frais de haute qualité, qui les prépare (comme ce divin jus de carcasse) et qui réussi à la fois les cuissons et les assaisonnements, et bien on est déjà très loin dans le plaisir gastronomique.
Donc Boris et La Fermette des Pins ont réussi à ravir mes papilles. Cela faisait longtemps que je n’avais plus mangé une telle quantité d’un magnifique homard breton et son jus de carcasse servi à part dans une saucière. Le plaisir à l’état pur, la définition même de la gourmandise. C’est bon que j’avais déjà commandé ma Galice maturée sinon j’aurais terminé le plat de sauce avec du pain (plusieurs pains servis bien chauds sont proposés).
Et ce n’était pas un coup de chance. Le saumon fumé maison s’est aussi avéré un vrai délice. Un goût délicat de fumé, un poisson qui n’est pas gras. J’aimerais que tout les consommateurs puissent en gouter un jour car le gouter c’est l’adopter et on ne verrait plus jamais ces saumons fumés bas de gamme et gras en vente dans les supermarchés.
Point de vue vins, la carte est courte mais bien faite. Les prix ne sont pas exagérés.
Pour terminer, un petit mot sur sur le service familial, un terme non pas péjoratif mais dans un sens chaleureux. Boris, son épouse, leur fils et quelques aides semblent contents de recevoir leurs fidèles clients qui ont parcouru les routes de campagne pour venir spécialement chez eux. Alors ils sont attentifs, prévenants, souriants et chaleureux tout en sachant garder la distance qui s’impose avec des clients.
Vous l’aurez compris : Boris n’est pas le perdreau de l’année. C’est n’est pas non plus la star montante de la dernière tendance culinaire. Boris, c’est la valeur sûre, la force tranquille, l’adresse où on va aller se faire plaisir et savourer un produit d’exception magnifiquement et classiquement préparé par un chef d’expérience qui ne laissera rien au hasard. Pas étonnant que le Gault & Millau aie récompensé La Fermette des Pins d’un beau 14/20.
LIEN
http://www.lafermettedespins.be/
LOCALISATION
MENU
Mise en bouche : Bonbon de fois gras et magret de canard
Mise en bouche : Saumon fumé maison
Entrée (choisie dans la carte de brasserie) : Croquettes de crevettes
Entrée : Homard bleu Breton, mousseline de choux fleur, asperges vertes, carottes, jus de carcasse
Plat : Contre-filet de rouge de Galice 35 jours, beurre à l’ail, frites
Plat : Filet de Saint-Pierre, crevette rouge, fine ratatouille, chorizo, fenouil frit
Dessert : Le moelleux au chocolat, glace vanille, crème de Jack Daniels au café
Dessert : La turbinée minute à la vanille Bourbon, chocolat fondu, crème fouettée
Mignardises
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